Dans le texte ci-dessous, nous développons l'utilité des bordures de champs dans la lutte contre les parasites et dans la réduction de l'érosion.
Les bordures marginales des champs favorisent la lutte naturelle contre les parasites :
Les bordures de végétation en bordure des champs de culture peuvent être l'habitat de nombreux prédateurs (actifs au sol), notamment de nombreux types d'araignées, de carabes (Carabidae) et de staphylins (Staphylinidae) (Mansion-Vaquie et al., 2017). Ces espèces peuvent vivre dans une marge de champ lorsque celle-ci fournit un minimum de ressources nécessaires à toutes les étapes de leur cycle de vie (Kampichle et al. 2000). Cela inclut des proies aussi bien pour les jeunes que pour les stades matures, une couverture contre le gel en hiver (Pfiffner & Luka, 2000 ; Galle et al., 2018), une couverture pour se cacher de leurs prédateurs (intraguilde) (Davey et al., 2013), etc.
Araignée-crabe attrapant un syrphe (photo : HOGENT)
Les prédateurs vivant dans ces bordures peuvent être incités à se déplacer dans le champ de culture.
Caractéristiques de la bordure du champ
Pour accueillir des prédateurs généralistes vivant au sol, la bordure de champ doit répondre aux caractéristiques suivantes (Kampichler et al., 2000) :
Pour influer sur la lutte contre les ravageurs dans les champs de culture adjacents, les espèces qui habitent ces bordures de champ ne doivent pas être trop différentes de celles qui habitent (potentiellement) les champs de culture, ce qui est en partie déterminé par la structure et la composition familiale des deux habitats. Les bordures de champs herbeux sont donc plus efficaces pour le contrôle des ravageurs par les araignées et autres prédateurs vivant au sol dans les cultures céréalières que d'autres habitats semi-naturels (Mansion-Vaquie et al., 2017).
Ce rapport (néerlandais) fournit plus d'informations sur le rôle des bordures de champs comme habitat pour les insectes utiles.
Grâce à une meilleure compréhension des cycles de vie des insectes utiles, nous savons maintenant que pour beaucoup d'entre eux, les ressources florales sont essentielles à leur existence. De nombreux ennemis naturels de nos ravageurs se nourrissent de proies ou d'hôtes dans leur phase larvaire, tout en se nourrissant de fleurs lorsqu'ils sont adultes.
Les ennemis naturels volants des ravageurs, tels que les syrphes, les chrysopes et les guêpes parasitoïdes, ont besoin de nectar et souvent aussi de pollen comme source de nourriture au stade adulte. Le pollen est nécessaire comme source de protéines pour le développement des œufs. Le nectar est leur source d'énergie pour voler et survivre. Ils ont même souvent besoin de ce nectar de façon régulière, ce qui signifie qu'il doit être disponible à courte distance des champs de culture que vous souhaitez protéger contre les nuisibles. Les mauvaises herbes et autres plantes à fleurs étant devenues rares dans les paysages agricoles modernes, les bordures de champ sont de plus en plus encouragées pour compenser la perte de ces ressources. Les espèces végétales qui conviennent pour nourrir ces ennemis naturels sont expliquées dans la section "Sélection des espèces végétales".
Larves de cécidomyies prédatrices à la recherche de pucerons (photo : HOGENT)
La mise en place de bandes fleuries permet de couvrir le sol pendant une période importante de l'année. L'effet de l'érosion de l'eau et du sol est réduit par la couverture du sol par des plantes à enracinement (profond). Un deuxième effet est créé lorsqu'une bande fleurie se trouve en bordure d'un champ en pente : la bande fleurie peut collecter et retenir les particules érodées lorsque l'érosion se produit à un autre endroit du champ.
Les bandes fleuries peuvent être mises en œuvre sur chaque type de sol et avec chaque rotation de cultures. Seule une partie du champ est considérée comme une bande fleurie. Un mélange de fleurs vivaces est plus efficace car il n'est semé qu'une fois tous les 4 ans, ce qui permet un sol moins travaillé et un enracinement plus profond. L'orientation d'une bande de fleurs est importante en cas d'érosion éolienne. Une bande fleurie est limitée en hauteur, donc elle ne brisera pas le vent. Cependant, elle peut ralentir la vitesse du vent et capturer les particules d'érosion du sol à côté de la bande florale. En ce qui concerne l'érosion hydrique, il est important que la bande fleurie se trouve au bas de la pente.
Un défi éventuel peut survenir lorsque l'érosion de l'eau entraîne l'accumulation de boue sur la bordure des fleurs. De nombreuses fleurs ne le supportent pas. Ce problème peut être résolu en sélectionnant un mélange spécial avec des espèces qui peuvent résister à ce phénomène. L'ajout de graminées non compétitives au mélange est également un moyen d'obtenir un gazon plus ferme.
Bande de fleurs à côté de betteraves fourragères (Belgique)